vendredi 29 mai 2009

C'est déja fini

C'est mon dernier jour en Chine, et j'ai l'impression de n'être arrivé qu'hier, j'espère qu'un jour je pourrai revenir car il y a encore tant de choses à voir. Je suis en tout cas très content d'avoir pu aussi peu que ce soit confronter les préjugés occidentaux à la réalité chinoise, et je changeai d'avis sur ce peuple extrêmement accueillant, même s'il risque aujourd'hui de sombrer dans le consumérisme le plus bas et perdre la culture qui fait tant sa fierté. J'espère avoir pu rassurer ceux que j'ai rencontrés sur le fait que le monde entier ne leur était pas hostile, j'eus moins de succés lorsque je voulus les convaincre de travailler moins par fraternité avec nous autres occidentaux ! Allez donc voir par vous-mêmes, à bientôt !

Mao

Quelques mots sur Mao: on sait que les uns célébrent Mao en tant que grand libérateur des prolétaires chinois, d'autres lui imputent la mort de quelques 70 millions de personnes pendant la Révolution Culturelle, il est surprenant d'entendre des chinois adopter un point de vue plutôt nuançé sur son héritage. Même le Parti ne le glorifie plus outre mesure. Le petit livre rouge est assez révélateur de la personnalité de Mao. De nombreux chapitres sont adressés aux cadres du parti, les incitant à se réformer, et l'on sent bien qu'au moment où il écrit ces lignes Mao mesure à quel point le Parti qu'il a contribué largement à créer s'embourbe dans la bureaucratie, que certains dirigeants sont loin, très loin du peuple, qu'ils cherchent des honneurs vains et se déchirent dans des luttes intestines. Il semble presque, au contraire de Staline, tyran paranoïaque, que Mao fut un homme d'une immense candeur et ayant véritablement à coeur le bien du peuple, mais qu'il ne vit pas que ces rares qualités ne peuvent être partagées et entretenues sur le long terme par une classe dirigeante non-sanctionnée par le vote. On se dit que même en démocratie parlementaire ces valeurs sont rares parmi nos élites.

Temple de Confucius

De retour à Pékin je visitai le temple de Confucius, rien d'extraordinaire mais l'occasion d'en apprendre plus sur cet homme. En Occident on peut le voir représenté sous les traits d'un vieux fonctionnaire confiné à son bureau et scribouillant des pages et des pages de sagesse pour passer le temps. En fait, Confucius fut d'abord clerc, berger, issu d'une famille aristocratique désargentée il s'insurgea pourtant contre le fait qu'aucune école à son époque (500 av-JC) n'accepta d'éléves issus du peuples, et fonda alors qu'il était encore jeune la première de ces écoles, enseignant la connaissance des textes anciens, la sagesse, plutôt l'art de gouverner, mais aussi les mathématiques, la musique, la conduite de chariots de guerre, le tir à l'arc,...C'était d'ailleurs un immense gaillard. Il obtint un emploi auprès du gouvernement local, et ses succés remarqués le firent ministre de la Justice de l'Etat de Lu. Il quitta son poste après que le souverain fut tenté par un cadeau de 8 jeunes filles de la part de l'Etat voisin et condamna dès lors ceux qui aiment plus la beauté ou la richesse que la vertu. S'ensuit alors un long pélérinage ponctué de maintes péripéties, où Confucius fit preuve d'un grand courage et prêcha aux souverains voisins sa doctrine mais aucun ne suivit véritablement ses principes. Il revint au pays et se consacra à l'enseignement.
Son influence fut énorme sur la Chine impériale, et commence à le redevenir maintenant. Il créa les premiers examens impériaux ouverts à tous pour accéder aux postes de gouvernement, prôna la piété filiale qui est à la base de la civilisation chinoise, et eut une vision d'une Chine unie et harmonieuse dans un temps où chefs de guerre locaux ruinaient le peuple, vision qui inspira ensuite la construction de l'immense empire que l'on connaît maintenant.
Il est assez intéressant de constater que sa pensée est diamétralement opposée au totalitarisme, et proche du libéralisme, il prône que le gouvernement doit se limiter à son domaine de compétence, et ne pas imposer d'impôts ou de conscription trop lourde au peuple. Tant que les individus et les familles sont vertueux, alors le reste de la société suivra et le souverain aura la tâche facile. En lisant ses Entretiens, je compris d'ailleurs pourquoi les pancartes sur les pelouses sont écrites dans un tout autre esprit que nos instructions autoritaires, Confucius dit un jour que si l'on donne au peuple des lois et des régles strictes et infantilisantes, alors le peuple trichera et sera porté au vice, alors que si l'on encourage le peuple par des rites et des leçons de sagesse alors le peuple les suivra sans faillir et les améliorera sans cesse. Sa pensée s'inspire aussi du "livre des chants" qu'il contribuera à diffuser, regroupant des poésies et chansons datant pour certaines de 1000 ans avant JC, chansons d'amour où le mari doit partir au loin combattre pour un souverain belliqueux ou chants de labour où le paysan se plaint du tribut que le petit chef local lévera sur sa récolte.

Un aperçu de littérature contemporaine

Je ne pus lire que quelques livres de littérature contemporaine chinoise et il serait dangereux de généraliser à partir de si peu, on peut cependant noter quelques thémes qui reviennent souvent:
La famille, que les personnages des romans veulent fonder et conserver à tout prix, car en Chine lorsqu'on est seul on est rien, ç'est flagrant dans les conversations que j'ai pu avoir au cours de mon périple. La famille aussi vue comme tyrannique par les attentes et contraintes pécuniéres qu'elle fait peser sur les héros, les nombreux parents à maintenir, les exploits révolutionnaires des ancêtres comme horizon indépassable et étalon inatteignable.
L'opposition villes-campagnes: la campagne regardant vers la ville comme un eldorado, mais aussi méprisant ces monsieurs aux grands airs qui reviennent au village pour se marier en grande pompe, compétition entre familles rurales pour lequel des fils envoyés à la ville s'enrichira le plus vite, snobisme des citadins.
La vie politique: activités du parti, articles écrits dans la gazette locale, efforts pour s'attirer les faveurs des politiques locaux, commémorations des hauts faits de la révolution, la politique semble infiltrer chaque recoin de la vie des personnages, qui en permanence doivent jouer avec ou contourner la bureaucratie pour gravir les échelons de la société. Ce doit être ça le totalitarisme, lorsqu'on ne peut pas faire un pas sans se heurter à quelconque représentant du peuple. Pour les romans écrits après la chine communiste, la psychologie des personnages est souvent déterminée par une catastrophe liée aux évenements historiques : père tabassé par les gardes rouges car ancien membre du Kuomintang, années de jeunesse gâchées ou heureuses (selon les héros) à retourner la terre dans le fin fond du Xinjiang.
Je n'ai pas rencontré de style fulgurant, mais ce doit être plutôt lié aux traducteurs, à ce que j'ai compris le Chinois étant une langue extrêmement concise qui doit être développée et amplifiée pour satisfaire nos goûts.

mercredi 27 mai 2009

Harbin

Je n'eus que trois heures pour voir Harbin, aussi moche que la plupart des villes chinoises sauf une rue piétonne qui a conservé un peu d'architecture russe et le parc Staline bordant la rivière Songhua. Sainte Sophie, une église russe orthodoxe, ne laisse pas non plus indifférent. Je n'eus pas le temps d'aller au zoo voir les tigres de sibérie se repaître de proies fraîches imprimant sur la neige immaculée des motifs sanglants, mais comme il ne négeait pas je me dis que je ne ratai pas tant que ça.

Wu Da Lian Chi

Depuis Heihe je pris le bus jusqu'à Wu Da Lian Chi, expérience beaucoup plus calme que le train malgré l'écran DVD diffusant en continu des films de kung-fu. Je constatai avec déception et plaisir mêlés que je suis encore loin d'avoir vu tous les films de Jackie Chan, et Jet Li n'en parlons pas. Wu Da Lian Chi, c'est un village avec cinq lacs et de nombreux volcans éteints, avec des mers de roches volcaniques à perte de vue. On y trouve aussi des forêts de bouleaux que l'agriculture intensive n'a pas encore décimés, mais ça va venir ne vous inquiétez pas. Mon guide me dit que c'est le "Ouissi" de la Chine, je traduis, je crois, en "Vichy". J'y bois de l'eau aux vertus magiques qui effectivement a le même goût que l'eau de Vichy. Après cette excursion bien sympathique et ma première douche en quatre jours, je reprends un bus pour Harbin, décidément je n'ai pas vu tous les films de Jackie Chan.

Ceux qui aiment prendre le train

Et maintenant, une petite description à peine éxagérée des voyages en train: dès l'arrivée aux portes de la gare, on sent bien que voyager en train sera une expérience haute en couleurs. Le voyageur doit tout d'abord faire la queue pour passer les contrôles de sécurité, à la chinoise, c'est à dire en jouant des coudes et se piétinant. Nous sommes tous familiers des machines d'inspection à rayon X, on dépose ses bagages sur un tapis roulant de 3 mètres avant de les récupérer à la sortie 10 secondes après. Eh bien en Chine, vous pouvez déposer vos bagages sur le tapis, vous faire doubler immédiatement par un type profitant d'un centimétre carré que distrait vous aviez laissez libre, type qui a donc déposé sa valise après vous, et qui ensuite vous bloque l'accés à vos bagages car bien sûr eux n'ont pas encore appris à se doubler les uns les autres sur le tapis roulant ! Dans la salle d'attente, une longue file d'attente de voyageurs debouts se forment une demi-heure à l'avance de l'ouverture des portes, dès l'embarquement c'est une cohue monstre et sachant que chacun a une place attitrée l'on se demande, vers quoi donc se pressent-ils tous?
En montant dans le train l'on comprend enfin, leur but est l'occupation stratégique du terrain. Les familles se regroupent autour des couchettes ou siéges (suivant la classe), occupant d'autres places que les leurs puis parlementant pendant une dizaine de minutes pour convaincre leurs propriétaires légitimes du bien-fondé de leur démarche. Plus le groupe est élargi, plus il comprend des personnes âgées ou des enfants en bas âge, et plus il a des chances de gagner. Ce n'est pas tout, les tables sont rares et précieuses, chacun de se précipiter et d'étaler des monceaux de nourriture, boissons et cigarettes, pour une raison étrange les chinois mangeant en permanence dans le train. Il semble d'ailleurs qu'une loi gouverne leur goûts qui maximise le ratio volume occupé / valeur nutritive tout en assurant un seuil elevé à la variable odeur de poisson fermenté. Ils trainent avec eux des sacs de nourriture qui prennent autant de place que leurs bagages utiles. L'espace acoustique n'est pas négligé, les plus rapides dégainent leurs téléphones portables ou IPods et font profiter tout le monde d'un bruit de fond de pop douceâtre. Puis il y a la ruée aux thermos, chaque wagon est équipé d'une grande bouilloire à laquelle viennent se servir les voyageurs armés de multiples réceptacles dont ceux fournis dans chaque compartiment (pour thé et pâtes lyophilisées). Comme souvent en Chine, le collectif peut souffrir de l'avidité individuelle, il peut arriver qu'il n'y ait plus d'eau dans la bouilloire et que les thermos se refroidissent, ne laissant au bout du voyage que de l'eau tiéde pour tout le monde, inutilisable.
Une fois que chacun a trouvé sa place, les festivités peuvent commencer. Les voisins se parlent immédiatement, de grands éclats de rire s'élévent, des parties de carte se lancent, certains chantent, les raclements de gorge si caractéristiques de la Chine se font entendre et les premiers crachats pleuvent. Viennent ensuite le va et vient des contrôleurs, en Chine l'on échange votre billet contre une petite carte en plastique et le billet vous est restitué avant votre gare d'arrivée, c'est bien pratique car si l'on s'assoupit l'on ne rate donc pas son arrêt. Le contrôleur dans certains trains nettoie aussi les toilettes, change les draps, vide les poubelles, remet du charbon pour faire chauffer la bouilloire, la Chine n'ayant visiblement pas encore découvert le syndicaliste SUD-Rail. Toutes les cinq minutes, des employés passent dans les wagons avec des chariots chargés de victuailles, et l'on se croirait sur une plage de la côte d'azur, "des glaces, j'ai des glaces, de la bière, elle est fraîche ma bière", d'autres vendent des gadgets et des magazines, ou se baladent avec des lecteurs de DVDs pour faire payer le visionnage d'un film, chacun bien sûr vient ajouter sa voix au concert général.
L'expérience est plutôt agréable et les chinois très curieux comme je l'avais déja dit. Il faut cependant éviter de se retrouver dans le même compartiment (des demi-compartiments d'ailleurs, n'ayant pas de porte) que des bébés ou très jeunes enfants. Non qu'ils pleurent ou crient, les enfants chinois étant incroyablement sages ou hilares, non, le problème c'est que les chinois n'utilisent pas les couches, ou alors seulement pour la grosse commission. A la place, les enfants portent des pantalons troués, et à intervalles réguliers leurs parents tranquillement assis à côté de vous les soulévent au-dessus du sol et les encouragent avec maints sifflements afin qu'ils se soulagent. Puis comme si de rien n'était ils essuient vaguement sous leurs pieds avec du papier journal qu'ils déposent ensuite dans la poubelle qui se trouve sous votre nez. Dans ces moments-là vous vous prenez à faire les yeux doux à votre voisin pour qu'il allume une cigarette et vous crache la fumée dans la figure et vous ne regardez plus jamais de travers les quelques indélicats qui crachent à vos pieds.

Heihe

A Heihe, je trouvai enfin l'Amour. Le fleuve Amour, bien sûr. De l'autre côté du fleuve la Russie, à Heihe toutes les enseignes sont inscrites en russe et en chinois. D'ailleurs, les chinois que je rencontrai sur la belle promenade qui longe le fleuve me saluaient tous en russe, et je leur répondais en chinois, recevant de nombreux sourires en retour, je me félicitai alors grandement de contribuer à l'amitié de deux peuples qui me sont complétement étrangers. En Chine, le fleuve s'appelle Heilongjiang, le fleuve du dragon noir, tout aussi poétique mais moins pratique pour les jeux de mots stupides ; allez, pour le plaisir :
L'Amour unit la Chine et la Russie, mais chacun se tient de part et d'autre du lit. L'Amour est tour à tour paisible et tumultueux, mais sur un coup de froid se fige, et se referme comme un piége sur ceux qui ont osé s'y abandonner. Les maquereaux eux n'en ont cure, l'Amour n'est pas leur domaine, ils ne boivent pas de cette eau-là. Paradoxalement, l'Amour gelé permet alors de faire des folies, comme parcourir des centaines de kilométres à pied. Le nomade Oroqen lui utilise un traineau. L'Amour est alors beaucoup plus facile pour la femme, assise sur le traineau et tirée par son homme pour qui l'Amour est source de douleur et nécessite beaucoup trop d'attention car l'Amour se brise s'il met le pied là où il ne faut pas. Parfois la femme préfére faire un bout de chemin avec d'autres hommes plus aptes et va se faire hâler ailleurs. Le mari traite alors sa femme de "trainée", origine méconnue du vocable usuel. L'Amour est pollué de nos jours par toutes sortes de substances et pratiques déviantes qui en gâchent l'agrément. Par exemple, des usines de postiches rejettent dans le lit de la rivière insolente des cheveux blonds et des cheveux gris, quel horreur ! C'est à cause de l'argent que l'Amour se meurt, et puisque l'Amour est partagé entre la Chine et la Russie, il n'a jamais jamais connu de loi. Mais qu'est-ce qui pourrait sauver l'Amour ? En attendant, les véritables amoureux de l'Amour préférent aller à sa source, où l'Amour est pur et furieux, il en est et il en sera ainsi de l'aube jusqu'à la fin des jours.

Désolé.

Mongolie Intérieure

Je quittai le Xinjiang en regrettant de n'avoir pas vu Kashgar ni le Takklamakan, mais je tenais à me réserver une semaine au moins en Mongolie Intérieure. Je me voyai déja galopant à travers les plaines immenses, partageant la vie des nomades mongols, passant la nuit sous les yourtes et contemplant des paysages dont nul touriste ne soupçonnait l'existence.
O combien avais-je tort ! J'arrivai à Hohot, capitale de la région, et décidai d'aller plus loin à l'intérieur des terres, à Xilinhot, pour trouver quelque habitant local, comme je l'avais fait en Altaï, qui voudrait bien m'héberger et me guider pour quelques jours. A ma grande déception, tous ceux à qui je faisais part de mon projet me dirigeaient vers des agences qui me proposaient jeep + chauffeur + guide pour des prix faramineux, après une matinée de discussions je décidai de renoncer à mon projet et de revenir à Hohhot où la mort dans l'âme je passai par une agence qui proposait des voyages en groupe plus abordables. Ce fut dix fois pire que ce que je craignais. Visite d'un minable désert le premier jour, tickets non-compris dans le prix du séjour que je refusai d'acheter par principe, arrêts intempestifs dans des boutiques de babioles et autres verroteries pour lesquelles le chauffeur devait percevoir une commission, arrivée dans un camp pour touristes et ses mini-yourtes le soir situé à deux minutes de la barrière de péage, repas de riz tiéde et tofu tout ce qu'il y a de plus banal, réception par des "artistes" affublés de costumes grotesques et mongols comme moi je suis ouzbek, numéro de danse du niveau d'une kermesse d'école maternelle, puis pour courroner le tout chants mongols braillés au rythme d'un synthéthiseur Yamaha (instrument typique mongol) reglé sur la piste 67 House Disco Dance.
Le lendemain matin lorsqu'un type me proposa une demi-journée de cheval contre le salaire mensuel d'un ouvrier ç'en fut trop, je dis dans mon meilleur chinois "je me casse" et obtins d'être ramené sur le champ à Hohhot d'où, souhaitant m'éloigner autant que possible de cet endroit maudit, je pris le premier train venu pour Harbin, 27 heures de trajet en place assise...
Une fois dans le train je pus constater que la classe "Siége dur" portait très bien son nom et que d'autres adjectifs comme "serré, étouffant, infernal" pouvaient aussi bien faire l'affaire, je réussis donc à avoir une couchette pour le reste du voyage. Fort de ce succés je rempilai pour 11 heures de train jusqu'à Heihe, tout au nord de la Chine.

samedi 23 mai 2009

Turfan - Ruines de Jiaohe et Désert de Kumtag

Donc, je revins de l'Altai pour me rapprocher du Takklamakan et d'une des premières étapes de la route de la soie, Turfan. Je visitai les ruines de la cité de Jiaohe, cité creusée dans la roche et abandonnée après une attaque par les mongols, puis me rendis au désert de Kumtag, ou après une longue marche d'une heure en pleine chaleur pour arriver au sommet de la plus haute dune, et bien je vis une autre dune plus haute encore. Intérêt limité donc, vous apercevrez dans les photos les montagnes brûlantes, rendues populaires en Chine par un autre pilier de la littérature classique, Pélerinage vers l'Ouest, qui raconte les pérégrinations d'un moine chinois bouddhiste se rendant en Inde. C'est l'endroit le plus chaud du pays (je confirme).
A mon grand regret je n'eus pas le temps de voir le Takklamakan et encore moins Kashgar, voulant consacrer une semaine a la Mongolie interieure.
J'etais avec trois compagnons de voyage chinois bien sympathiques pour cette excursion, je pus d'ailleurs faire de nouveau l'expérience de leur perception des musulmans: au restaurant je glissai dans la conversation que j'évitais certains beignets (baozi) à la viande de porc après une mauvaise expérience il y a quelques semaines, et à la mention du mot "zhu" (porc), tous de me sauter dessus avec des cris d'horreur et me dire de ne jamais, jamais, jamais mentionner ce terme en présence de musulmans. Je leur expliquai qu'il fallait se détendre et qu'en France ca ne m'avait jamais posé de problème, mais ils ne me laissèrent pas le temps de finir tout en jetant des regards apeurés autour d'eux pour vérifier qu'un suivant de Mahomet ne s'apprête à les égorger. Je passai donc sur ce point, mais eus le malheur de proposer d'aller visiter une mosquée, sur quoi tous me dirent d'une voie tremblante qu'il fallait éviter les heures de prière car il ne faut jamais, jamais, jamais déranger les musulmans pendant la priere. Bref, le dialogue inter-religion et le dialogue entre religieux et laiques a quelques progrés à faire en Chine. Sérieusement cela pose de rééls problèmes et peut tendre à radicaliser les musulmans face à tant d'incompréhension.

dimanche 17 mai 2009

Living is our Dream - Publicitaires de tous les pays, unissez-vous !

Inscrites sur un plateau repas, ces quelques mots, "vivre est notre rêve" sont symboliques de ce qui se passe en Chine aujourd'hui. Les publicitaires de tous bords se sont donnés rendez-vous pour mettre dans la tête des consommateurs qu'ils ne vivent pas, qu'ils ne connaîtront la véritable vie que lorsqu'ils auront acquis les biens dont il y a encore 30 ans ils se passaient aisément: voitures, produits agro-alimentaires sophistiqués, appareils à air conditionné, télévisions,...Je ne peux pas critiquer, juste constater, puisque c'est aussi mon mode de vie.
A y réfléchir, il y a encore peu de temps les bonnes âmes se lamentaient sur la misère à laquelle l'Asie semblait condamnée, alors que maintenant, réchauffement climatique et réserves limitées de pétrole aidant, le monde entier est anxieux face au développement de la Chine, qui a sorti des millions de personnes de ce que nous nommons pauvreté mais qui du même coup nous fait se sentir à l'étroit sur la planète. Gageons que lorsque ce sera au tour de l'Afrique de se "developper", les mêmes inquiétudes se feront entendre. Appeller à la démocratie parlementaire et aux droits de l'homme en Chine ne changera rien à mon avis à sa politique extérieure, chaque pays cherche toujours à s'assurer les moyens physiques de sa croissance.

Lac Kanas

Nous allâmes ensuite rejoindre le lac Kanas accompagnés par un guide. A ma grande stupeur je découvrai que l'Altai c'est la Suisse sans les tyroliens mais avec des Kazhaks. Les paysages sont néanmoins très jolis, nous traversons de vastes vallées couvertes de fleurs sauvages où paissent des chevaux en liberté. La marche fut courte, facile, très bien balisée, contrairement à ce que laissaient penser les multiples boussoles, cartes, bâtons de marche, GPS, trousses de premier soin, vestes en gore-tex sur-doublées que mes chinois trimballaient avec eux. A mon avis ils sont tellement peu habitués à faire de la randonnée qu'ils se suréquipent par précaution. Mon bob de plage et mes Nike suffirent largement. Les paysages ne changeant guère nous décidâmes de rentrer sur Urumqi assez rapidement.

En route vers l'Altai

Je n'avais qu'une semaine à passer au Xinjiang, je dus faire un choix entre Kashgar, à l'extrême sud-ouest, et le lac Kanas, à l'extrême nord. Je choisis le second et me voila embarqué dans une jeep avec quatre compères chinois pour quelque 10 heures de route. Le paysage change de façon dramatique, les champs verdoyants qui bordent Urumqi laissent place à une immensité désertique, plate, alternant entre blanc et ocre, un mirage de ciel bleu tout au bout de la route se dérobe en permanence devant nous et quelques camions flottent à notre rencontre. Seuls quelques puits de pétrole viennent rompre la monotonie du paysage. Le petit livre rouge à la main, je refais le même chemin 40 ans après que le personnage principal des "Rivières du Nord", roman de Zhang Chengzi, qui vint précher la bonne parole maoïste aux paysans de l'Altai en tant que garde-rouge envoyé aux travaux des champs. La végétation reprend enfin ses droits et nous arrivons enfin a Burquin où nous passons la nuit.
Le lendemain je repartis, avec un chauffeur kazakh qui allait nous accueillir dans les quelques cabanes en bois qu'il fit construire dans la montagne. La route est en terre, la jeep cahote allégrement, la radio vocifère des chansons kazakhs accompagnée de bon coeur par notre hôte qui chante, tape des mains, boît de larges lampées de bière, nous désigne du doigt son pays par-delà la rivière, et s'intéresse à son volant de temps à autre. Le soleil couché sur les montagnes du Kazakhstan, nous nous réunissons autour d'un repas typique de viande de cheval séchée et riz à la graisse de mouton, rejoints par deux autres kazakhs, un tatar et quelques bouteilles de baijio, alcool de riz, nous chantons encore et festoyons tard dans la nuit.

Urumqi

J'arrivai enfin a Urumqi apres maintes heures de train. On ne sait plus très bien dans quel pays on se trouve. Les enseignes des magasins sont redigées en caractéres chinois, arabes, et cyrilliques ; les pagodes côtoient les mosquées ; je reconnais les visages chinois bien sûr, mais de nombreux passants semblent tout droit sortir de la Turquie, du Maghreb, de la Russie. Urumqi se trouve au confluent de tant de civilisations: Uighurs, Kazakhs, Kirghizs, Perses, Tadjiks, Tatars, Hans, notre histoire de France fait piêtre figure à côté de cette région où d'immenses empires se sont heurtés depuis des millénaires. C'est depuis le Xinjiang (terme chinois récent signifiant "nouveaux territoires") que le bouddhisme s'est propagé en Chine (et l'Islam avec moins de succés).
Les Uighurs paraissent plutôt plus fermés que les chinois, leur dire deux ou trois mots dans leur langue aide à les faire sourire un peu. Ils ont, sans rire, des têtes de turc. Certaines femmes semblent, elles, venir d'un peuple tout à fait différent, telles des descendantes d'Amazones un jour défaites et conquises par de meilleurs cavaliers, leurs yeux vous lancent des éclairs et certaines marmonnent sous leur voile quelque sortilége ancestral à votre passage. Les kazhaks sont plutôt apparentés aux mongols et les kirghizs ressemblent aux chinois si ce n'est (test que je découvris plus tard) qu'ils vous sautent au cou si vous leur parlez en Uighur, langue visiblement proche de la leur, comme le Kazakh ou l'Ouzbek.

dimanche 10 mai 2009

Jiayuguan

Train de nuit pour Jiayuguan, je vais voir l'extrémité ouest de la muraille de Chine (j'avais vu l'extrémité est à Huludao). Je visite aussi le fort qui defendait la muraille contre les invasions barbares et une section du mur qui serpente à travers les montagnes. Je rencontre un anglais venu célébrer le mariage de son frère avec une chinoise et nous pouvons ainsi partager un taxi qui nous balade un peu partout. L'an prochain il va passer 8 mois en Amérique Latine, décidément les anglais ne s'en font pas, quoi qu'on dise sur leurs moeurs fermées, ils ont d'un certain côté un esprit beaucoup plus libre que nous autres français. Enfin, il me semble que la plupart voyagent sans trop comprendre ce qu'ils voient (moi avec mes bouddhas, vous me direz...). Je me rapproche de mon objectif, le Xinjiang, où je devrais passer une petite semaine dans le parc naturel de l'Altaï. Pas de mise à jour pour quelque temps donc.
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Tianshui - Maiji Shan

Je pris le train pour Lanzhou afin d'aller voir d'autres bouddhas (mon guide hachette aime bien les boudhhas), à Maiji Shan, qui veut dire la montagne en épi de maïs car c'est à quoi elle ressemble de loin. Manque de pot, les bouddhas se trouvent à Tianshui, à 4 heures de Lanzhou dans le sens contraire de celui par lequel j'étais arrivé, c'est pourtant à 5 mm sur ma carte mais j'oublie trop souvent de regarder l'échelle. Je repars donc pour voir les bouddhas, et suis tellement déterminé que je suis le premier visiteur de la journée à 8h du matin en rase campagne. Les chinois se regardent sans trop comprendre, ils n'ont jamais vu un touriste occidental se lever si tôt.
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Laozi - Dao De Jing

Pour changer, voici un peu de philosophie: dans les innombrables temps d'attente entre divers train, bus, et guichets, je pus lire le court texte du Dao De Jing, intraduisible, certaines éditions titrent le livre sur la voie et la vertu, d'autres la voie et son pouvoir. 80 et quelques chapitres qui abordent la creation du monde, l'opposition entre yin et yang, la facon de vivre sa vie et de gouverner l'Etat.C'est si concis qu'on se demande comment une quasi-religion a pu se constuire autour de Laozi (Lao Tseu). La cosmogonie se résume à trois lignes:
"Le Dao produit le Un, le Un se change en Deux, le Deux donne naissance au Trois. Le Trois apporte la myriade des choses." Au moins, pas de quoi fonder un créationisme dogmatique...
L'enseignement le plus intéressant porte sur la dualité des choses, toute chose porte en elle son contraire, le faible peut vaincre le fort, le roseau face au chêne, etc...Je n'ai pas recontré beaucoup d'adeptes du Taoïsme, les rares me disent qu'ils le pratiquent pour atteindre une longue vie. Il y a beaucoup de pensées sur la frugalité et la necessité de renoncer à la technique, d'où le rapprochement que j'avais fait avec Du Fu. Mao, lui, y puisait son inspiration de stratége militaire, bien que le ton du livre soit plutôt pacifique, enfin cela n'étonne pas de la part de celui qui dit un jour: "Affronter le ciel, la terre, les gens, cela me procure un plaisir infini".

Luoyang - Grottes de Longmen

Toujours à côté de Luoyang, j'allai visiter les grottes de Longmen. Je ne sais trop que dire, n'ayant toujours pas trouvé le bon livre sur le boudhisme, se succédent statues de buddhas, boddhisatvas (ceux qui décident de ne pas aller au nirvana pour enseigner aux pauvres mortels), d'arhats (les disciples illuminés), et autres divinités dont je n'ai pas encore compris à quoi elles servent. Ces grottes ont été "commandées" par les mêmes dynasties qui ont sculpté les grottes de Yungang. De nombreuses statues ont été abîmées par les tremblements de terre, les pillages des occidentaux, et la révolution culturelle.
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Luoyang - Temples Shaolin

Depuis Nanjing je pris le train pour Luoyang, où je visitai tour à tour une ancienne école confucéenne, un temple du boudhisme zen, et le temple Shaolin, mecque des fans d'arts martiaux. A côté du temple se trouvent de nombreuses écoles de kung fu où sont mis en pension dès leur plus jeune âge ceux qui plus tard rejoindront les rangs de l'armée, les plateaux de cinéma, deviendront eux-mêmes professeurs ou seront admis comme moines. A voir ces centaines de disciples pratiquer leur art en rangs serrés dans les stades en poussant des cris à l'unisson au moment de porter les coups, l'amateur de films de Bruce Lee est soudain pris d'une compulsion et brûle presque de leur clamer: "je vous prends tous !!!". Heureusement, j'en suis empêché par mon maigre vocabulaire chinois. J'assistai à une démonstration, impressionant mais pas autant que lorsque les moines se déplacent à Bercy, c'est le comble.
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jeudi 7 mai 2009

Nanjing ! Nanjing !

Peu après ma visite à Nanjing j'allais voir un film récemment sorti en Chine et intitulé 'Nanjing! Nanjing!', expérience absolument atroce, deux heures de soldats japonais massacrant prisonniers de guerre et civils à la mitrailleuse, à la baïonette, les brûlant vifs, les décapitant, les pendant, jetant les enfants par les fenêtres, violant sans répit, promettant et mentant, mentant et promettant. Très peu de nuances, un seul soldat repentant pour la forme, le reste des japonais s'égayant, chantant, dansant et blaguant au milieu de la tuerie. Un des seuls bons du film est John Rabe, qui fait l'objet d'un film allemand sur le même sujet, un nazi qui dit-on sauva 200.000 chinois en luttant pour l'établissement d'une zone de réfugiés dans la ville. Les japonais massacrérent jusqu'à 400.000 personnes, chiffre hallucinant, autant que Dresden et Hiroshima réunies.Le film est à l'image de ce que certains chinois m'ont confié de leur vision du Japon et de l'Allemagne. Ils ne pardonnent pas au Japon de n'avoir pas su mené leur «dénazification», leur premier ministre va réguliérement se recueillir sur les tombes des anciens criminels de guerre pour faire le plein de voix, ils admirent au contraire l'Allemagne, pour John Rabe et aussi pour leur multiples actes de repentance. J'abordai le sujet avec un néo-zélandais installé ici depuis quelques mois et il me dit que les films de guerre dans ce genre sont légion et qu'il vit un jour une salle de cinéma entière hurler des cris de victoire lorsqu'à la fin d'un film l'ennemi fut chassé du pays. Les jeunes essaient de tisser des liens avec les japonais qu'ils rencontrent, mais cet épisode est une plaie bien mal renfermée dont on ne sait quels monstres peuvent en sortir...

Nanjing - Mausolée de Sun Yat Sen

Je quittai Shanghai et ses lumiéres pour la ville de Nanjing, ancienne capitale des nationalistes avant l'invasion Japonaise de 1937. La ville, largement détruite au cours de la deuxième guerre mondiale, n'est pas particuliérement agréable ni jolie si ce n'est la montagne violette qui s'éléve au nord-est , ponctuée de villas, tombes de la dynastie Ming, et le mausolée de Sun Yat Sen. Les luttes entre nationalistes et communistes, les massacres répétés (le bac français sur La Condition Humaine, souvenez-vous) pourraient laisser penser que la République Populaire veuille effacer jusqu'au nom des nationalistes de l'histoire de Chine. Pourtant, le mausolée et le musée dédiés à Sun Yat Sen ne tarissent pas d'éloges sur ce grand personnage qui mît fin au régime féodal et rétablît l'Etat après la guerre des clans. On remarque aussi une salle dédiée à la réconciliation avec Taiwan qui semble en bonne route depuis les quelques dernières années. Tous les chinois avec qui j'en discutai souhaitent ardemment une «réunification», à quelles conditions ça j'ai du mal à comprendre.
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mardi 5 mai 2009

Suzhou - Jardins

Depuis Shanghai j'allai a Suzhou pour une journée juste avant le raz de marée de touristes attendu pour le premier mai, un des rares jours fériés en Chine. Suzhou est entre autres réputée pour ses jardins, oeuvres de dignitaires impériaux qui les enrichirent progressivement au fil des décennies. Le 'jardin de l'humble administrateur' que je visitai combine les éléments chinois traditionnels: plan d'eau, végétation, pierres, pavillons. Au contraire des jardins à la française, aux airs si artificiels (et c'est voulu), le jardin donne l'impression d'être en pleine nature mais une nature miniature. Ses créateurs ont réussi à se faire oublier malgré sa composition extrêmement complexe. En citant pêle-mêle, le jardin se doit d'offrir des vues différentes selon les saisons, ici un arbre retenant la neige, là un autre qui fleurit à l'automne, des couleurs bariolées et changeantes, le jardin doit rappeler des paysages connus, montagnes sacrées, chutes d'eau, les pavillons doivent être placés de telle sorte à offrir la meilleure vue en été, par temps de pluie, au lever ou coucher du soleil, l'encadrure des fenêtres est-elle même sculptée pour donner l'ambiance recherchée, ou pour que son ombre projette tels motifs sur le sol, le jardin 'emprunte' des vues aux structures environnantes, là une pagode, ici un arbre dans la distance, tout porte en soi une signification bien précise, longévité, sagesse, bienveillance, les pierres sculptées par la nature sont amenées à grands frais des provinces les plus lointaines, bref c'est un art complet aux raffinements infinis (que mes photos je me rends compte ne véhiculent que très mal).

lundi 4 mai 2009

Shanghai - Musée

Je trouvai enfin le musée, le vrai, de Shanghaï : je laisse admirer les quelques photographies, je préfère par-dessus tout les peintures, même si c'est un art maintenant presque mort puisqu'il n'a pas su se renouveler.
Il est remarquable que l'art figuratif soit très rare en Chine, pendant que nos peintres représentaient massacre des innocents, crucifixion, et maintes batailles sanglantes, les chinois peignaient des pêchers en fleurs, des rivières paisibles, des montagnes embrumées; et même, formule assez jolie, des poëmes. Ils y mettaient tant de soin qu'un tel était spécialiste des bambous, l'autre des pierres, l'autre de tel espèce d'oiseaux,...

vendredi 1 mai 2009

Shanghai - La Longue Marche

En cherchant le musée principal de Shanghai, je tombai tout d'abord sur un "musée d'art" dont les trois étages ne comptaient qu'une seule exposition: des planches relatant la longue marche entreprise par l'armée rouge en 1934 - 1935.
Il y a là de quoi faire pâlir l'Iliade et l'Odyssée réunies: les soldats fuyant sur des ponts précaires sous les balles des nationalistes, affrontant le froid, la faim, la maladie, franchissant des précipices vertigineux, gagnant les paysans et les minorités tribales à leur cause, portant des vieillards sur leurs épaules tel Enée son père Anchise à la chute de Troie, et Mao, partout, exaltant ses troupes, éduquant les jeunes, et planifiant soigneusement laquelle des routes ménera ses compagnons à bon port. C'est ni plus ni moins le mythe fondateur de la Chine communiste. Après la longue marche Mao acquérra une autorité et une aura qui lui assurérent la direction du parti.
Je visitai aussi le lieu, dans l'ancienne concession française, où se tint en 1921 la réunion fondatrice du parti communiste chinois. Les participants, au nombre desquels Mao, durent fuir le bâtiment alors que les forces de l'ordre se rapprochaient dangereusement. On se demande dans ces cas-là que serait l'Histoire s'ils avaient été pris.
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Shanghai

J'arrive enfin à Shanghai, ville qui semble très agréable à vivre mais qui peut être difficile à apprécier pour le touriste. Il n'y a guère de choses à voir, Shanghai n'était peu ou prou qu'un village de pêcheurs avant que les puissances occidentales ne viennent avec leurs flottes de guerre imposer toutes sortes de traités injustes aux chinois. La ville connaît alors un réél développement. Je déambulais donc dans les rues en compagnie d'amis de l'université de Tongji, visitant quelques musées, admirant les gratte-ciels de Pudong illuminant la rivière Huangpo au soleil couchant, et la nuit tombée trop vite tentant de sauver une ou deux photographies des résidences de l'ancienne concession française.
Il semble que la plupart des touristes viennent à Shanghai pour acheter des produits de marques contrefaits. Dans la rue de Nanjing, paradis du shopping mall, l'on est assaillé en permanence par des marchands qui veulent vous conduire à leur boutiques accessibles uniquement par des portes dérobées. Non pas qu'ils craignent d'éventuelles représailles: je m'amusai à pratiquer mon chinois en leur affirmant que j'étais au téléphone tour à tour avec la police chinoise et avec notre président Sarkozy et je n'obtins comme seule réaction de les faire rire aux éclats.
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