mercredi 27 mai 2009

Mongolie Intérieure

Je quittai le Xinjiang en regrettant de n'avoir pas vu Kashgar ni le Takklamakan, mais je tenais à me réserver une semaine au moins en Mongolie Intérieure. Je me voyai déja galopant à travers les plaines immenses, partageant la vie des nomades mongols, passant la nuit sous les yourtes et contemplant des paysages dont nul touriste ne soupçonnait l'existence.
O combien avais-je tort ! J'arrivai à Hohot, capitale de la région, et décidai d'aller plus loin à l'intérieur des terres, à Xilinhot, pour trouver quelque habitant local, comme je l'avais fait en Altaï, qui voudrait bien m'héberger et me guider pour quelques jours. A ma grande déception, tous ceux à qui je faisais part de mon projet me dirigeaient vers des agences qui me proposaient jeep + chauffeur + guide pour des prix faramineux, après une matinée de discussions je décidai de renoncer à mon projet et de revenir à Hohhot où la mort dans l'âme je passai par une agence qui proposait des voyages en groupe plus abordables. Ce fut dix fois pire que ce que je craignais. Visite d'un minable désert le premier jour, tickets non-compris dans le prix du séjour que je refusai d'acheter par principe, arrêts intempestifs dans des boutiques de babioles et autres verroteries pour lesquelles le chauffeur devait percevoir une commission, arrivée dans un camp pour touristes et ses mini-yourtes le soir situé à deux minutes de la barrière de péage, repas de riz tiéde et tofu tout ce qu'il y a de plus banal, réception par des "artistes" affublés de costumes grotesques et mongols comme moi je suis ouzbek, numéro de danse du niveau d'une kermesse d'école maternelle, puis pour courroner le tout chants mongols braillés au rythme d'un synthéthiseur Yamaha (instrument typique mongol) reglé sur la piste 67 House Disco Dance.
Le lendemain matin lorsqu'un type me proposa une demi-journée de cheval contre le salaire mensuel d'un ouvrier ç'en fut trop, je dis dans mon meilleur chinois "je me casse" et obtins d'être ramené sur le champ à Hohhot d'où, souhaitant m'éloigner autant que possible de cet endroit maudit, je pris le premier train venu pour Harbin, 27 heures de trajet en place assise...
Une fois dans le train je pus constater que la classe "Siége dur" portait très bien son nom et que d'autres adjectifs comme "serré, étouffant, infernal" pouvaient aussi bien faire l'affaire, je réussis donc à avoir une couchette pour le reste du voyage. Fort de ce succés je rempilai pour 11 heures de train jusqu'à Heihe, tout au nord de la Chine.

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