vendredi 29 mai 2009

Temple de Confucius

De retour à Pékin je visitai le temple de Confucius, rien d'extraordinaire mais l'occasion d'en apprendre plus sur cet homme. En Occident on peut le voir représenté sous les traits d'un vieux fonctionnaire confiné à son bureau et scribouillant des pages et des pages de sagesse pour passer le temps. En fait, Confucius fut d'abord clerc, berger, issu d'une famille aristocratique désargentée il s'insurgea pourtant contre le fait qu'aucune école à son époque (500 av-JC) n'accepta d'éléves issus du peuples, et fonda alors qu'il était encore jeune la première de ces écoles, enseignant la connaissance des textes anciens, la sagesse, plutôt l'art de gouverner, mais aussi les mathématiques, la musique, la conduite de chariots de guerre, le tir à l'arc,...C'était d'ailleurs un immense gaillard. Il obtint un emploi auprès du gouvernement local, et ses succés remarqués le firent ministre de la Justice de l'Etat de Lu. Il quitta son poste après que le souverain fut tenté par un cadeau de 8 jeunes filles de la part de l'Etat voisin et condamna dès lors ceux qui aiment plus la beauté ou la richesse que la vertu. S'ensuit alors un long pélérinage ponctué de maintes péripéties, où Confucius fit preuve d'un grand courage et prêcha aux souverains voisins sa doctrine mais aucun ne suivit véritablement ses principes. Il revint au pays et se consacra à l'enseignement.
Son influence fut énorme sur la Chine impériale, et commence à le redevenir maintenant. Il créa les premiers examens impériaux ouverts à tous pour accéder aux postes de gouvernement, prôna la piété filiale qui est à la base de la civilisation chinoise, et eut une vision d'une Chine unie et harmonieuse dans un temps où chefs de guerre locaux ruinaient le peuple, vision qui inspira ensuite la construction de l'immense empire que l'on connaît maintenant.
Il est assez intéressant de constater que sa pensée est diamétralement opposée au totalitarisme, et proche du libéralisme, il prône que le gouvernement doit se limiter à son domaine de compétence, et ne pas imposer d'impôts ou de conscription trop lourde au peuple. Tant que les individus et les familles sont vertueux, alors le reste de la société suivra et le souverain aura la tâche facile. En lisant ses Entretiens, je compris d'ailleurs pourquoi les pancartes sur les pelouses sont écrites dans un tout autre esprit que nos instructions autoritaires, Confucius dit un jour que si l'on donne au peuple des lois et des régles strictes et infantilisantes, alors le peuple trichera et sera porté au vice, alors que si l'on encourage le peuple par des rites et des leçons de sagesse alors le peuple les suivra sans faillir et les améliorera sans cesse. Sa pensée s'inspire aussi du "livre des chants" qu'il contribuera à diffuser, regroupant des poésies et chansons datant pour certaines de 1000 ans avant JC, chansons d'amour où le mari doit partir au loin combattre pour un souverain belliqueux ou chants de labour où le paysan se plaint du tribut que le petit chef local lévera sur sa récolte.

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