Il y a là de quoi faire pâlir l'Iliade et l'Odyssée réunies: les soldats fuyant sur des ponts précaires sous les balles des nationalistes, affrontant le froid, la faim, la maladie, franchissant des précipices vertigineux, gagnant les paysans et les minorités tribales à leur cause, portant des vieillards sur leurs épaules tel Enée son père Anchise à la chute de Troie, et Mao, partout, exaltant ses troupes, éduquant les jeunes, et planifiant soigneusement laquelle des routes ménera ses compagnons à bon port. C'est ni plus ni moins le mythe fondateur de la Chine communiste. Après la longue marche Mao acquérra une autorité et une aura qui lui assurérent la direction du parti.
Je visitai aussi le lieu, dans l'ancienne concession française, où se tint en 1921 la réunion fondatrice du parti communiste chinois. Les participants, au nombre desquels Mao, durent fuir le bâtiment alors que les forces de l'ordre se rapprochaient dangereusement. On se demande dans ces cas-là que serait l'Histoire s'ils avaient été pris.

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